©Dania Rioux

H.B:  Qui êtes-vous / comment vous définissez-vous ?

L.B: Je suis une artiste multidisciplinaire basée à Tiohtià:ke/Montréal. Ma pratique a beaucoup évolué ces dernières années, passant de la composition électroacoustique à une approche plus installative et multimédia, avec un accent sur l’électronique et le son. Mon travail questionne les relations inter-espèces en considérant les existences non-humaines (vie animale non-humaine, vie artificielle, le non-vivant, etc.) comme terrains de réflexion sur les hiérarchies qui divisent notre monde. J’élabore mes œuvres suivant une approche DIY (do it yourself) dans un but de partage des connaissances et de critique de la société de consommation.

H.B: Comment est né ce projet / quelle piste avez-vous suivi(e) pour la création de celui-ci ?

L.B: En janvier 2019, de jeunes élèves de l’école primaire Jean-Baptiste-Meilleur à Montréal ont participé à un petit remue-méninges : imaginer des machines fantastiques sous la thématique « Quatre machines pour sauver le monde ». Aucune limite, aucune autre consigne, toutes les idées étaient les bienvenues. C’est donc à partir de leurs suggestions que j’ai composé cette pièce, exprimant en son et en musique les engins pensés par les jeunes, mais également l’environnement les entourant. L’oeuvre est divisée en quatre sections qui respectent les titres originaux donnés par les étudiant.e.s :

1. Une machine volante qui fonctionne à la pollution et qui la transforme en air pur
2. Une machine-robot en forme d’animal pour sauver les animaux qui n’ont pas de maison et qui sont dans la rue
3. Une machine pour envoyer toute la neige qui tombe ici au pôle Nord pour ne plus que ça fonde
4. Une machine-bateau-sous-marin pour nettoyer les océans

Montréal, 2019, avec la collaboration d’élèves de 1ère année du primaire de l’école Jean-Baptiste-Meilleur et de leur enseignant suppléant Samuel Cadieux

H.B: Que représente pour vous la création d’une pièce acousmatique aujourd’hui ?

L.B: Ayant élargi ma pratique dans les dernières années pour y inclure l’électronique et les arts visuels en général, je réalise que le son reste toujours une partie très importante de mon travail. L’intégration du son à mes projets est indispensable en ce qui a trait à son apport affectif ainsi que pour la sensation de vitalité qu’il confère.

H.B: Quels sont vos prochains projets ?

L.B: Venant tout juste de terminer ma maîtrise en beaux-arts, j’ai plusieurs projets qui s’en viennent dont des participations à des exposition à Montréal dans l’année à venir, la création d’une nouvelle oeuvre performative et installative (en collaboration avec le compositeur Simon Chioini) qui sera présentée en 2025, ainsi que la présentation d’ateliers sur la conception électronique freeform.