Hervé Birolini et François Donato, pour leur deuxième duo, explorent le monde de l’énergie électrique au travers de la figure du visionnaire Nicolas Tesla. Un disque qui met en abîme cette énergie qui a transformé le monde.
Entre live électronique, poésie sonore et dramatique radiophonique, une pièce qui devrait ravir les oreilles aventureuses.
Après Arrays Extension, performance composée il y a plus de dix ans comme une réaction organique à l’emprise croissante des systèmes numériques sur nos vies, la figure énigmatique de Nikola Tesla nous a permis d’imaginer la pièce scénique Tesla. Cette pièce cristallise un prolongement, une réflexion sur l’ère d’avant la machine informatique. Elle permet d’ancrer nos recherches encore plus profond, au coeur de ce qui fait fonctionner les systèmes : l’énergie. L’ensemble des actions, des organisations, des inventions de l’humanité tout entière a toujours été centré sur la disponibilité, la circulation et le partage de l’énergie. La fameuse phrase d’Antoine Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » illustre bien le phénomène à l’oeuvre. L’énergie, présente partout, dans différents états, sous différentes formes, passe, après frottement mécanique, de la braise à la brindille qui s’enflamme, d’une plante à un corps humain pour l’alimenter, du pétrole au moteur à explosion pour créer du mouvement, de la batterie à l’écran pour former une image. Pour nous, au travers de Nikola Tesla, l’énergie électrique devient le sujet et le matériau de l’écriture de la pièce. Pour rendre cela tangible, dans la version scénique de la pièce, nous avons abouti à une scénographie qui propose une étendue, un champ des possibles. Dans cette scénographie, seize bobines Tesla (organisées en matrice), un champ de seize haut-parleurs omnidirectionnels (placés sous les bobines) mis en lumière comme des sculptures et aussi une quadriphonie qui entoure le public. Mais ici, nous vous proposons de passer de l’expérience collective d’une pièce mise en scène à une écoute intime sur un support. Cela relève toujours d’un défi. À partir d’une version enregistrée en concert à la Muse en Circuit à Alfortville, il a fallu revoir les durées, repenser la continuité, recomposer les espaces, nourrir certains passages et effectuer un minutieux travail de mixage pour trouver l’équilibre par lequel le spectacle devient disque. Finalement, nous retrouvons ces trois espaces (les bobines, les haut-parleurs omnidirectionnels, la quadriphonie) ainsi que la voix. Ils interagissent naturellement, s’organisent mutuellement pour construire progressivement une forme globale organique, un champ protéiforme de l’écoute à l’intérieur duquel l’écho de nos gestes, sur les dispositifs en live, sculpte les états multiples de la matière électrique. La commande passée à Dominique Petitgand, fut l’occasion de demander une matière textuelle à un artiste qui a l’habitude d’écrire ses propres pièces avec le son et le sens des mots. François Donato a ensuite dirigé la séance d’enregistrement où Denis Rey a donné à ces mots puissants une figure humaine. Cette matière, devenue la voix de Nikola Tesla, se transforme alors en une forme poétique, incarnée par l’homme qui exprime, pense, conçoit et manipule les dispositifs qu’il tente de maîtriser. Nikola Tesla a eu très tôt l’idée de mettre en scène ses découvertes et d’en faire des démonstrations publiques. Mais au-delà de l’ingénieur de génie, du visionnaire, cet homme nous apparaît comme un artiste, un inventeur, un créateur, qui a tenté d’écrire sa vision du monde par la maîtrise d’une force fondamentale de la réalité : l’énergie électrique sans laquelle tout s’arrête, des moteurs aux réseaux, des ordinateurs à l’intelligence artificielle. La production sonore, par l’électroacoustique, comme d’autres activités humaines contemporaines, n’échappe pas à la règle. En général, l’électricité véhicule une onde, un message, un code. Mais alors, est-ce que cette matière première, considérée comme un support, permet par sa souplesse de créer une émotion sonore ? Est-ce que nous pouvons sculpter l’énergie elle-même ? Une poétisation de cette énergie est-elle possible ? Et si on vous faisait entendre la matière brute ? C’est ce que nous allons tenter de vous faire découvrir dans cette version disque de la pièce.
Après Arrays Extension, performance composée il y a plus de dix ans comme une réaction organique à l’emprise croissante des systèmes numériques sur nos vies, la figure énigmatique de Nikola Tesla nous a permis d’imaginer la pièce scénique Tesla. Cette pièce cristallise un prolongement, une réflexion sur l’ère d’avant la machine informatique. Elle permet d’ancrer nos recherches encore plus profond, au coeur de ce qui fait fonctionner les systèmes : l’énergie. L’ensemble des actions, des organisations, des inventions de l’humanité tout entière a toujours été centré sur la disponibilité, la circulation et le partage de l’énergie. La fameuse phrase d’Antoine Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » illustre bien le phénomène à l’oeuvre. L’énergie, présente partout, dans différents états, sous différentes formes, passe, après frottement mécanique, de la braise à la brindille qui s’enflamme, d’une plante à un corps humain pour l’alimenter, du pétrole au moteur à explosion pour créer du mouvement, de la batterie à l’écran pour former une image. Pour nous, au travers de Nikola Tesla, l’énergie électrique devient le sujet et le matériau de l’écriture de la pièce. Pour rendre cela tangible, dans la version scénique de la pièce, nous avons abouti à une scénographie qui propose une étendue, un champ des possibles. Dans cette scénographie, seize bobines Tesla (organisées en matrice), un champ de seize haut-parleurs omnidirectionnels (placés sous les bobines) mis en lumière comme des sculptures et aussi une quadriphonie qui entoure le public. Mais ici, nous vous proposons de passer de l’expérience collective d’une pièce mise en scène à une écoute intime sur un support. Cela relève toujours d’un défi. À partir d’une version enregistrée en concert à la Muse en Circuit à Alfortville, il a fallu revoir les durées, repenser la continuité, recomposer les espaces, nourrir certains passages et effectuer un minutieux travail de mixage pour trouver l’équilibre par lequel le spectacle devient disque. Finalement, nous retrouvons ces trois espaces (les bobines, les haut-parleurs omnidirectionnels, la quadriphonie) ainsi que la voix. Ils interagissent naturellement, s’organisent mutuellement pour construire progressivement une forme globale organique, un champ protéiforme de l’écoute à l’intérieur duquel l’écho de nos gestes, sur les dispositifs en live, sculpte les états multiples de la matière électrique. La commande passée à Dominique Petitgand, fut l’occasion de demander une matière textuelle à un artiste qui a l’habitude d’écrire ses propres pièces avec le son et le sens des mots. François Donato a ensuite dirigé la séance d’enregistrement où Denis Rey a donné à ces mots puissants une figure humaine. Cette matière, devenue la voix de Nikola Tesla, se transforme alors en une forme poétique, incarnée par l’homme qui exprime, pense, conçoit et manipule les dispositifs qu’il tente de maîtriser. Nikola Tesla a eu très tôt l’idée de mettre en scène ses découvertes et d’en faire des démonstrations publiques. Mais au-delà de l’ingénieur de génie, du visionnaire, cet homme nous apparaît comme un artiste, un inventeur, un créateur, qui a tenté d’écrire sa vision du monde par la maîtrise d’une force fondamentale de la réalité : l’énergie électrique sans laquelle tout s’arrête, des moteurs aux réseaux, des ordinateurs à l’intelligence artificielle. La production sonore, par l’électroacoustique, comme d’autres activités humaines contemporaines, n’échappe pas à la règle. En général, l’électricité véhicule une onde, un message, un code. Mais alors, est-ce que cette matière première, considérée comme un support, permet par sa souplesse de créer une émotion sonore ? Est-ce que nous pouvons sculpter l’énergie elle-même ? Une poétisation de cette énergie est-elle possible ? Et si on vous faisait entendre la matière brute ? C’est ce que nous allons tenter de vous faire découvrir dans cette version disque de la pièce.
HERVÉ BIROLINI / FRANÇOIS DONATO – 2023
TESLA CREATION AT ARSENAL (METZ) – PHOTO © MADELEINE DECAUX
Lorsqu’Hervé Birolini m’a contacté en 2015 pour écrire un texte autour de la figure de Nikola Tesla, il était clair que je n’allais pas écrire un livret, mais bien un ensemble de matières, de tentatives de texte sans ordre ni déroulé fixe. Que l’ordre et le déroulé en question seraient le fruit d’opérations secondaires, d’opérations de montage non de mon fait mais de celui des deux compositeurs, Hervé Birolini et François Donato, de leur relecture et re-composition a posteriori. Je me sentais donc libre de partir dans tous les sens, non guidé par le souci d’élaborer une trame narrative ou un discours cohérent. Je pouvais partir à l’aventure, l’écriture débridée sans plan ni intention préalable. Je suis parti tout d’abord d’un lexique. Un lexique à choisir, à constituer comme un répertoire de départ. Guidé par mes seules oreilles, j’ai prélevé quelques mots parmi des textes anciens, des traités, des manuels liés à l’invention et au développement de l’électricité. J’ai récolté les mots qui tintaient à mon oreille, passant au travers de leur signification, leur fonction, comme un lexique issu d’une langue étrangère que je n’ai pas cherché à comprendre ni à traduire. Et de ces mots précieux et porteurs d’inconnu, j’ai commencé à faire des phrases. Au final, les fragments choisis en 2019 par les deux compositeurs pour leur création musicale sont prélevés parmi un ensemble de cinq paniers de phrases, cinq textes pour chacun desquels il m’a fallu définir petit à petit une sorte de règle, une logique d’énonciation (quelle instance narrative ou quelle personne est censée s’exprimer ?), une logique de découpage, de rythme et de vitesse, une couleur de récit ou d’abstraction. Le premier de ces textes-paniers à fournitures a un statut à part car il a pré-existé à cette commande : il s’agit de mon propre projet Mes écoutes (écrit entre 2004 et 2019). Les séquences choisies par les deux compositeurs sont celles y décrivant des situations – dans ma vie au jour le jour ou mes souvenirs – dans lesquelles l’électricité joue un rôle sonore, anecdotique, narratif ou paysager. L’électricité comme puissance factrice de trouble, de dérangement domestique et de poésie involontaire. C’est à l’occasion du deuxième texte — que j’ai nommé Le pouvoir des pointes — que j’ai réellement commencé à jouer avec les mots de ce lexique inconnu et préalablement constitué, comme si je dépliais une langue étrangère provenant d’un cahier de recherche imaginaire et distordu. Une langue ventriloque (je ne sais pas d’où elle provient, j’ignore qui s’exprime à travers moi) et désaxée (la technique s’affirme à vide, sans destination ni contrôle). Le troisième, La fréquence du secteur, s’est développé comme une polyphonie graduelle, où les voix se sont additionnées par paliers et répondues en échos. Le quatrième, Monologue du laboratoire, est un soliloque halluciné en plein dans le laboratoire et la tête d’une personne en train d’expérimenter et d’inventer sans limite. Enfin le cinquième, La tierce personne, déploie les éléments dispersés et réinventés d’une biographie possible, d’un portrait en éclats. Donner un titre à ses différentes parties m’a permis de leur accorder après coup un statut de textes à part entière, une autonomie par-delà cette impulsion première de la commande et leur dispersion au sein de la création musicale, une indépendance pour une prolongation possible.
Lorsqu’Hervé Birolini m’a contacté en 2015 pour écrire un texte autour de la figure de Nikola Tesla, il était clair que je n’allais pas écrire un livret, mais bien un ensemble de matières, de tentatives de texte sans ordre ni déroulé fixe. Que l’ordre et le déroulé en question seraient le fruit d’opérations secondaires, d’opérations de montage non de mon fait mais de celui des deux compositeurs, Hervé Birolini et François Donato, de leur relecture et re-composition a posteriori. Je me sentais donc libre de partir dans tous les sens, non guidé par le souci d’élaborer une trame narrative ou un discours cohérent. Je pouvais partir à l’aventure, l’écriture débridée sans plan ni intention préalable. Je suis parti tout d’abord d’un lexique. Un lexique à choisir, à constituer comme un répertoire de départ. Guidé par mes seules oreilles, j’ai prélevé quelques mots parmi des textes anciens, des traités, des manuels liés à l’invention et au développement de l’électricité. J’ai récolté les mots qui tintaient à mon oreille, passant au travers de leur signification, leur fonction, comme un lexique issu d’une langue étrangère que je n’ai pas cherché à comprendre ni à traduire. Et de ces mots précieux et porteurs d’inconnu, j’ai commencé à faire des phrases. Au final, les fragments choisis en 2019 par les deux compositeurs pour leur création musicale sont prélevés parmi un ensemble de cinq paniers de phrases, cinq textes pour chacun desquels il m’a fallu définir petit à petit une sorte de règle, une logique d’énonciation (quelle instance narrative ou quelle personne est censée s’exprimer ?), une logique de découpage, de rythme et de vitesse, une couleur de récit ou d’abstraction. Le premier de ces textes-paniers à fournitures a un statut à part car il a pré-existé à cette commande : il s’agit de mon propre projet Mes écoutes (écrit entre 2004 et 2019). Les séquences choisies par les deux compositeurs sont celles y décrivant des situations – dans ma vie au jour le jour ou mes souvenirs – dans lesquelles l’électricité joue un rôle sonore, anecdotique, narratif ou paysager. L’électricité comme puissance factrice de trouble, de dérangement domestique et de poésie involontaire. C’est à l’occasion du deuxième texte — que j’ai nommé Le pouvoir des pointes — que j’ai réellement commencé à jouer avec les mots de ce lexique inconnu et préalablement constitué, comme si je dépliais une langue étrangère provenant d’un cahier de recherche imaginaire et distordu. Une langue ventriloque (je ne sais pas d’où elle provient, j’ignore qui s’exprime à travers moi) et désaxée (la technique s’affirme à vide, sans destination ni contrôle). Le troisième, La fréquence du secteur, s’est développé comme une polyphonie graduelle, où les voix se sont additionnées par paliers et répondues en échos. Le quatrième, Monologue du laboratoire, est un soliloque halluciné en plein dans le laboratoire et la tête d’une personne en train d’expérimenter et d’inventer sans limite. Enfin le cinquième, La tierce personne, déploie les éléments dispersés et réinventés d’une biographie possible, d’un portrait en éclats. Donner un titre à ses différentes parties m’a permis de leur accorder après coup un statut de textes à part entière, une autonomie par-delà cette impulsion première de la commande et leur dispersion au sein de la création musicale, une indépendance pour une prolongation possible.
ON THE WRITING OF THE TEXTS FOR “TESLA” . 2015/2019 – DOMINIQUE PETITGAND – 2023
1 – PROLOGUE – 2’ 11’’
2 – LEXIQUE – 3’ 06’’
électricité
puissance
énergie
mécanisme
action à distance
imitation
hydrodynamique
attraction
mouvement électromagnétique
hertz
onde
répulsion
champ magnétique alternatif
Ligne de force
entraînement de la lumière
matière pondérable
atmosphère
3 – METAPRAKTA – 2’ 32’’
foudre
4 – NOTE – 4’ 55’’
je n’arrive pas à oublier cette vibration qui faite note dans mon corps
le courant qui circule dans les tableaux électriques
les disjoncteurs
les prises
les câbles
les lampes et les appareils ménagers
produit à un endroit de la chaîne
là où un des éléments ou qu’une des connexions est à nu
fragilisant le transport
un tremblement de son activité qui se fait entendre de près
et se diffuse dans l’air
électrisant l’alentour
le bruit blanc qui véhicule la voix
souffle que je perçois dans le silence entre les phrases
et qui se nourrit par empilements des parasites de la ligne téléphonique
me parle de la distance
et donne figure à notre éloignement
5 – ALTERNANCE – 4’ 35’’
en tête
comme en rêve
désatomisé
en circulation gigotante
je charrie et véhicule l’écoulement du temps
je m’éparpille
sans pesanteur
je régis les contacts
et me libère du champs d’influence
claquemuré dans mon laboratoire
sous l’emprise du voltage
sans âge
ni usure
le futur
sous mes nerfs
à portée d’oreille
j’instruis, jette puis éructe les éclairs
un arc
deux arcs
un autre
j’additionne
je mélange
ce qui vient fracasse les fréquences
de la pointe Nord à la pointe Sud
rebondit en réciproque
tétanise l’alentour
et convoque le lointain sans mesure
vingt-quatre
trois cent soixante-dix-huit
j’auditionne le grand lointain
l’extrême
la trame extrême
en retombée plombante
hors limite
je disperse la tension vive
en satellite
miroitante
en pluie éclatée
en constance brisée
épanouie
nuit et jour
nuit et jour
je transvase
je visualise
je vois l’éclair
l’éclairage
le rythme aplati des connectiques entravées
je bois la blessure du litige matériel
concurrentiel
j’édite la défiance
au propre de la molle disjonction
je polarise
j’aspire le signal
je cligne des yeux
j’ouvre l’oeil
le referme
l’ouvre
sept mille cinq cent treize
1 – PROLOGUE – 2’ 11’’
2 – LEXIQUE – 3’ 06’’
électricité
puissance
énergie
mécanisme
action à distance
imitation
hydrodynamique
attraction
mouvement électromagnétique
hertz
onde
répulsion
champ magnétique alternatif
Ligne de force
entraînement de la lumière
matière pondérable
atmosphère
3 – METAPRAKTA – 2’ 32’’
foudre
4 – NOTE – 4’ 55’’
je n’arrive pas à oublier cette vibration qui faite note dans mon corps
le courant qui circule dans les tableaux électriques
les disjoncteurs
les prises
les câbles
les lampes et les appareils ménagers
produit à un endroit de la chaîne
là où un des éléments ou qu’une des connexions est à nu
fragilisant le transport
un tremblement de son activité qui se fait entendre de près
et se diffuse dans l’air
électrisant l’alentour
le bruit blanc qui véhicule la voix
souffle que je perçois dans le silence entre les phrases
et qui se nourrit par empilements des parasites de la ligne téléphonique
me parle de la distance
et donne figure à notre éloignement
5 – ALTERNANCE – 4’ 35’’
en tête
comme en rêve
désatomisé
en circulation gigotante
je charrie et véhicule l’écoulement du temps
je m’éparpille
sans pesanteur
je régis les contacts
et me libère du champs d’influence
claquemuré dans mon laboratoire
sous l’emprise du voltage
sans âge
ni usure
le futur
sous mes nerfs
à portée d’oreille
j’instruis, jette puis éructe les éclairs
un arc
deux arcs
un autre
j’additionne
je mélange
ce qui vient fracasse les fréquences
de la pointe Nord à la pointe Sud
rebondit en réciproque
tétanise l’alentour
et convoque le lointain sans mesure
vingt-quatre
trois cent soixante-dix-huit
j’auditionne le grand lointain
l’extrême
la trame extrême
en retombée plombante
hors limite
je disperse la tension vive
en satellite
miroitante
en pluie éclatée
en constance brisée
épanouie
nuit et jour
nuit et jour
je transvase
je visualise
je vois l’éclair
l’éclairage
le rythme aplati des connectiques entravées
je bois la blessure du litige matériel
concurrentiel
j’édite la défiance
au propre de la molle disjonction
je polarise
j’aspire le signal
je cligne des yeux
j’ouvre l’oeil
le referme
l’ouvre
sept mille cinq cent treize
au coeur d’une pyramide inversée
les angles en sommeil
j’erre
j’écoute la panique horizontale
débordée
libre à jamais
à jamais cyclique
libre à jamais
à jamais cyclique
la nouvelle figure
la nouvelle augure
d’un cylindre en bascule
et l’épiderme s’effiloche
concasse le terme du tissu vocal
non abrupt
en écho des sources rebondies
les éclats en murmure
à l’abri de l’établi
la voix seule
mentale voyageuse
en satellite miroitante
en pluies éclatées
sinon l’exhalaison requise
qui s’invite en masse complexe
en neige ascendante
sans dire le bruit le remous ni le piège
sans arête
ni dôme
sans dire le bruit le remous ni le piège
je sens la clôture perdre
abdiquer
je tends l’oreille
j’entends le régime se dissoudre
je vois l’accord apeuré accepter la vacance
non vive
dénoyautée
je me réjouis sous le ciel
synchrone
multiple
résonnent
dans mon crâne
le réel, le chiffre et la voix
6 – LEXIQUE 2 – 4’ 46’’
magnétisme terrestre
paratonnerre
vapeur
pile
équilibre osmotique
élasticité
machine pyromagnétique
perméabilité
recalescence
transformateur
courant alternatif
accumulateur
électrolytique
électrométallurgique
commutateur
force motrice
pilon
triple extension
condensation
générateur
dynamo
excitation
divisée
inversion
barre collectrice
canalisation
enclenchement
lame
fusible
interrupteur à verrou
ampèremètre
débit
voltmètre
incandescence
tour
batterie
dérivation
régulateur multibulaire
pression au cylindre
génératrice
turbo
déclic
génératrice
turbo
déclic
tuile de détente
7 – LA FREQUENCE DU SECTEUR – 5’ 11’’
en partie mobile
désorganisée
la fréquence du secteur
plastique incendiée
distordue
concassée
je défie le numéro d’appel
entière
malpropre
polie
nivelée
cassée
en pleine défaite
encore débarrassée de ses fonctions tangibles
écrêtée puis grossie
je déclare le sinistre
pas non plus apaisée ni jamais silencieuse
forte
plate
neutre
fade
fluide
au coeur d’une pyramide inversée
les angles en sommeil
j’erre
j’écoute la panique horizontale
débordée
libre à jamais
à jamais cyclique
libre à jamais
à jamais cyclique
la nouvelle figure
la nouvelle augure
d’un cylindre en bascule
et l’épiderme s’effiloche
concasse le terme du tissu vocal
non abrupt
en écho des sources rebondies
les éclats en murmure
à l’abri de l’établi
la voix seule
mentale voyageuse
en satellite miroitante
en pluies éclatées
sinon l’exhalaison requise
qui s’invite en masse complexe
en neige ascendante
sans dire le bruit le remous ni le piège
sans arête
ni dôme
sans dire le bruit le remous ni le piège
je sens la clôture perdre
abdiquer
je tends l’oreille
j’entends le régime se dissoudre
je vois l’accord apeuré accepter la vacance
non vive
dénoyautée
je me réjouis sous le ciel
synchrone
multiple
résonnent
dans mon crâne
le réel, le chiffre et la voix
6 – LEXIQUE 2 – 4’ 46’’
magnétisme terrestre
paratonnerre
vapeur
pile
équilibre osmotique
élasticité
machine pyromagnétique
perméabilité
recalescence
transformateur
courant alternatif
accumulateur
électrolytique
électrométallurgique
commutateur
force motrice
pilon
triple extension
condensation
générateur
dynamo
excitation
divisée
inversion
barre collectrice
canalisation
enclenchement
lame
fusible
interrupteur à verrou
ampèremètre
débit
voltmètre
incandescence
tour
batterie
dérivation
régulateur multibulaire
pression au cylindre
génératrice
turbo
déclic
génératrice
turbo
déclic
tuile de détente
7 – LA FREQUENCE DU SECTEUR – 5’ 11’’
en partie mobile
désorganisée
la fréquence du secteur
plastique incendiée
distordue
concassée
je défie le numéro d’appel
entière
malpropre
polie
nivelée
cassée
en pleine défaite
encore débarrassée de ses fonctions tangibles
écrêtée puis grossie
je déclare le sinistre
pas non plus apaisée ni jamais silencieuse
forte
plate
neutre
fade
fluide
blette
crue
sèche
parsemée d’éclats sombres
remontée en épingle
ensablé
Sous cloche
La neige appauvrie
fréquemment pourfendue
néanmoins molle
shuntée
éparpillée
nervosité enrôlée
reconnue sous l’effort mais jamais prise en faute
j’écoute
je constate
j’en fais un tapis
un motif disciplinaire
un câble sous emprise
détricotée
les accrocs à côté
avec les nervures accablantes
déclenchées au radar
sonnée
litigieuse
j’emprunte la séquence
vecteur à part
chaque grain
point
trait
comme facteur aggravant
ligne
courbe
vague
sphère
cuve
creux
jetée au mur
au magasin des rebonds
j’accueille la conséquence
pilosité accrue
le secteur déserté
pas si fréquenté
j’effiloche la monnaie
menue
ténue
son moteur capricieux
ses démarrages arbitraires
tout l’appartement tenu sous sa coupe
et la violence contenue dans les micros tétanies de la vibration ambiante
et ronronnante
s’imposant métronome
les ondes qui ricochent de mur en mur
et se propagent dans les autres pièces
envahissant l’espace sournoisement
ses brusques arrêts qui chahutent le sol
et font baisser d’un coup la tension domestique
la petite roue s’affole à l’intérieur du compteur électrique
l’inquiétude de la future facture revêt une sonorité ultra aigüe de mini
scie circulaire
qui se répand au-delà du couloir
8 – LE POUVOIR DES POINTES – 3’ 35 SECS
l’électricité nous guette
la puissance nous sourit
quand l’énergie approche à petit feu
le mécanisme se soumet au plus offrant
et l’action s’impose à distance
mais la convection ?
l’imitation ne ressemble pas à ma mère
l’attraction se sauve
et le mouvement s’initie au jeu
l’onde réfléchit
la répulsion se prépare
le champ magnétique n’en a cure
encore la force motrice ?
le phénomène s’épuise
puis le circuit corrige
la lame se demande après tout
si le courant permanent n’y arriverait pas non plus
point le débit
la direction du flux s’installe
l’électrisation statique l’imite
quand la lumière solaire s’excuse
l’atmosphère lui répond
et l’électrode enchaîne
de type tambour
ou de type disque
c’est l’altitude des nuages qui s’enroulent
c’est la variation séculaire
si le magnétisme terrestre se décide à grands pas
la foudre s’accepte
et le paratonnerre plonge
si l’accumulateur vient à manquer
l’ébonite se fait porter pâle
ou le tourniquet moins sage
parodie le zigzag
le commutateur à part
est-ce la triple extension ?
plaide l’excitation divisée
ou la barre collectrice
ce n’est pas la vitesse angulaire
ce n’est pas la pression au cylindre
mais l’interrupteur à verrou
qui le pilon
ou le transformateur
exposent à leurs yeux
une inversion possible
condensée
9 – BALANCEMENT – 2’ 40’’
le courant continu blessé
s’alterne
à moitié disruptif
pense à se taire
puis se tait
blette
crue
sèche
parsemée d’éclats sombres
remontée en épingle
ensablé
Sous cloche
La neige appauvrie
fréquemment pourfendue
néanmoins molle
shuntée
éparpillée
nervosité enrôlée
reconnue sous l’effort mais jamais prise en faute
j’écoute
je constate
j’en fais un tapis
un motif disciplinaire
un câble sous emprise
détricotée
les accrocs à côté
avec les nervures accablantes
déclenchées au radar
sonnée
litigieuse
j’emprunte la séquence
vecteur à part
chaque grain
point
trait
comme facteur aggravant
ligne
courbe
vague
sphère
cuve
creux
jetée au mur
au magasin des rebonds
j’accueille la conséquence
pilosité accrue
le secteur déserté
pas si fréquenté
j’effiloche la monnaie
menue
ténue
son moteur capricieux
ses démarrages arbitraires
tout l’appartement tenu sous sa coupe
et la violence contenue dans les micros tétanies de la vibration ambiante
et ronronnante
s’imposant métronome
les ondes qui ricochent de mur en mur
et se propagent dans les autres pièces
envahissant l’espace sournoisement
ses brusques arrêts qui chahutent le sol
et font baisser d’un coup la tension domestique
la petite roue s’affole à l’intérieur du compteur électrique
l’inquiétude de la future facture revêt une sonorité ultra aigüe de mini
scie circulaire
qui se répand au-delà du couloir
8 – LE POUVOIR DES POINTES – 3’ 35 SECS
l’électricité nous guette
la puissance nous sourit
quand l’énergie approche à petit feu
le mécanisme se soumet au plus offrant
et l’action s’impose à distance
mais la convection ?
l’imitation ne ressemble pas à ma mère
l’attraction se sauve
et le mouvement s’initie au jeu
l’onde réfléchit
la répulsion se prépare
le champ magnétique n’en a cure
encore la force motrice ?
le phénomène s’épuise
puis le circuit corrige
la lame se demande après tout
si le courant permanent n’y arriverait pas non plus
point le débit
la direction du flux s’installe
l’électrisation statique l’imite
quand la lumière solaire s’excuse
l’atmosphère lui répond
et l’électrode enchaîne
de type tambour
ou de type disque
c’est l’altitude des nuages qui s’enroulent
c’est la variation séculaire
si le magnétisme terrestre se décide à grands pas
la foudre s’accepte
et le paratonnerre plonge
si l’accumulateur vient à manquer
l’ébonite se fait porter pâle
ou le tourniquet moins sage
parodie le zigzag
le commutateur à part
est-ce la triple extension ?
plaide l’excitation divisée
ou la barre collectrice
ce n’est pas la vitesse angulaire
ce n’est pas la pression au cylindre
mais l’interrupteur à verrou
qui le pilon
ou le transformateur
exposent à leurs yeux
une inversion possible
condensée
9 – BALANCEMENT – 2’ 40’’
le courant continu blessé
s’alterne
à moitié disruptif
pense à se taire
puis se tait